En mai 2012, quelques jours après mon trente et unième anniversaire, je rencontre un garçon sur Grindr, il s’appelle George. Il est né aux États-Unis et sa famille est d’origine arménienne. J’ai un coup de cœur pour ce nounours charmant, cultivé, drôle et profondément gentil.
Tout va très vite. On discute moins d’une heure ensemble et comme j’ai un bon feeling je lui propose de m’accompagner le même jour voir Laurence Anyways, le nouveau film de Xavier Dolan qui est projeté en avant-première au MK2 Bibliothèque. Manque de pot, suite à un souci technique, la séance est annulée.
C’est une jolie journée de printemps, alors on décide d’aller se poser au parc de Bercy. Le feeling passe bien entre nous et on finit par s’embrasser goulument dans l’herbe comme des ados de 15 ans.
On flirte quelques jours et puis vient le moment tant redouté : comment lui annoncer ma séropositivité ? Je décide de lui dire vite car je sens qu’on va bientôt passer à l’action, mais c’est dur. J’ai très peur du rejet et j’en ai marre du célibat.
Je finis par me lancer en lui expliquant que je suis séropo et que grâce à mon traitement, je ne peux pas transmettre le VIH. Je vois à sa tête qu’il ne s’y attendait pas. Il est honnête avec moi, le VIH lui fait très peur. J’ai les larmes aux yeux, mais je décide de lui laisser un peu de temps pour digérer le truc.
De retour chez moi, je lui envoie un lien du site de AIDES qui explique le TasP. Le lendemain, il me propose un dîner au resto. Il me dit qu’il a envie de tenter l’aventure avec moi, mais qu’il faudra garder la capote. Sa peur est compréhensible car il ne connaît pas grand-chose au VIH.
George et moi on va sortir un an ensemble. Une jolie histoire qui se termine en douceur pendant l’été 2013. On avait fini par devenir plus des amis que des amants. Aujourd’hui, il reste un de mes amis les plus proches et il est heureux en couple avec son chéri.
Fred Colby 