5 règles de « savoir-vivre » en saunas/bordels

J’ai commencé à fréquenter les backrooms à l’âge de 18 ans au sous-sol du New Cancan, lieu phare des nuits gays de Marseille. J’ai bientôt 38 ans et après 20 ans de pratique on peut considérer que je suis une influen-suceuse de ce milieu, la Nadine de Rothschild des bars à cul c’est moi !

Je voulais partager avec vous aujourd’hui ce tuto pratique des 5 règles élémentaires de « savoir-vivre » en saunas/bordels basé sur mon vécu dans ces lieux.

1/Le consentement éclairé

Quel est ce concept farfelu de consentement éclairé ? Il s’agit, par exemple, de s’assurer que le partenaire à qui tu viens de mettre la main au cul ou au paquet en avait envie. Il y a des signes qui ne trompent pas : un sourire, un regard coquin, un corps qui t’effleure c’est plutôt bon signe.

Inversement si le mec que tu poursuis depuis 1h dans tout le sauna/bordel change de place à chaque fois que tu t’approches de lui c’est qu’à priori il n’est pas intéressé. On ne peut pas plaire à tout le monde, c’est parfois frustrant mais ça fait partie du jeu et il faut savoir passer à quelqu’un d’autre quand le poisson ne mord pas.

De la même façon, si un garçon semble sous l’emprise d’alcool et/ou de drogues, s’assurer qu’il comprend ce qu’il est en train de faire et qu’il est en capacité de dire non et de fixer ses limites sinon on peut vite basculer vers un rapport sexuel pas forcément consenti c’est-à-dire un viol !

2/Le respect des pratiques

Le respect des pratiques c’est fixer des limites ensemble. Particulièrement dans les soirées plus fetish/BDSM. Si le mec te dit qu’il ne veut pas se faire fister c’est qu’il ne veut pas. NON c’est NON ! Inversement si le mec a des trips particuliers (uro, dog training ou sniffage de baskets par exemple) évite d’avoir un air dégouté ou moqueur si ce n’est pas ton truc. Quand on me propose un trip qui ne m’excite pas je réponds simplement et gentiment que c’est pas mon truc.

Je me souviens d’une soirée fetish dans un grand sex club parisien ou un mec est arrivé en puppy avec une queue de chien dans le cul et une bande d’amis s’est foutu de sa gueule. C’était juste bête et méchant. L’effet groupe peut être très pénible justement. Si tu sors avec ton meilleur pote, évite de parler fort, de ricaner ou de frapper aux porte d’une cabine (tout ça c’est du vécu et je vous jure quand on est en pleine action c’est vraiment pénible…).

3/Les téléphones c’est non !

Je suis quelqu’un d’hyper connecté mais il y a 3 endroits où je déconnecte complètement et je mets mon téléphone en mode avion : dans mon lit la nuit, au ciné et au sauna/bordel.

Il faut savoir déconnecter quand on est dans ce genre d’endroits ou au minima se mettre en mode silencieux. Bien sûr pas de sonnerie et surtout pas de lumière en backroom (perso je suis pas fan des endroits trop sombres, j’aime voir mes partenaires mais il faut respecter ceux qui aiment cette ambiance).

Le mieux est même de laisser son portable au vestiaire, ça évite les vols et la tentation d’aller sur les réseaux sociaux et/ou les applis de drague quand on est entourés d’êtres humains avec qui on peut interagir dans la vraie vie et pas seulement pour du cul.

4/Se parler et sourire c’est oui !

J’en viens à un point essentiel. Le sourire et la parole! Certains passent des heures à tourner en rond sans jamais parler à personne. Combien de fois j’ai abordé un garçon qui me plaisait avec un sourire et un simple « salut ça va ? » et le mec me dévisageait comme si je l’avais agressé et se cassait sans même me répondre ! Redescendez les gars on est sur un lieu de drague, un peu de politesse et de savoir-vivre bordel (c’est le cas de le dire !).

Perso quand je me fais draguer par un garçon qui ne me plait pas j’essaie toujours de lui répondre gentiment et avec le sourire que je ne suis pas intéressé. Parfois on se met à discuter et finalement on passe un bon moment, pas sexuel, juste un échange.

Il y a des gens que je croise depuis des années dans certains lieux. Je ne connais pas forcément leur prénom, on a jamais baisé ensemble mais on échange des sourires, quelques phrases et un peu d’humanité. Parlez-vous les gars, ça fait du bien.

5/Prévoir sa prévention

La prévention ça se prévoit AVANT le passage à l’acte. Que vous soyez séronegatif adepte de la capote et/ou sous PrEP ou séropositif indétectable. Il n’y a rien de pire qu’un partenaire qui te demande juste après avoir joui « au fait t’es clean j’espère ? ». C’est hyper violent à entendre quand on est séropo ! Et puis j’estime que c’est à chacun de prendre en main sa propre prévention. On appelle ça la responsabilité partagée.

Alors perso j’ai pas toujours envie de parler de mon dossier médical, mon nombre de CD4 et ma charge virale quand je suis à moitié à poil dans une cabine.

La prévention ok mais j’ai le droit aussi de ME préserver et de baiser sans subir un interrogatoire médical.

Ne basez pas votre prévention uniquement sur les déclarations d’un inconnu que vous connaissez depuis 5mn, pensez-y AVANT!

Le mot de la fin : Relax it’s just sex !

Illustration : Batsuking

Relecture : CédDaniel

4 réflexions au sujet de “5 règles de « savoir-vivre » en saunas/bordels”

  1. J’y ai toujours vécu des moments agréables donc je ne me reconnais pas dans ce billet ! Cependant, à la lecture de ton billet, je ne suis pas surpris car j’ai eu ces expériences via les réseaux sociaux.
    Bravo Fred, continue 😘

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  2. Le consentement, c’est la base. Mais trop de monde l’oublie… -_- Avant de commencer ma transition (je suis une meuf trans), je fréquentais un sauna gay. Un jour, un gars vraiment très loin de mes gouts arrive vers moi alors qu’il y avait pas eu de regards d’échangés ni même de paroles et me chope la bite, sans pression… Bonjour la crise de dysphorie après… T_T Puis bon, c’est comme dans les lieux libertins hétéros, y a des codes à respecter quoi. Caresser sans insister un bras ou une cuisse pour montrer ton intérêt, ok. Mais on chope pas le zboub des gens comme ça, oklm, sérieux -_-‘

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