Quelques jours seulement après ma rupture avec Romain, je suis déjà sur les sites de rencontres. La solitude est trop dure à vivre. J’ai envie de rencontrer quelqu’un. J’ai envie d’être amoureux.
Très vite, je rencontre un homme qui me plaît beaucoup. Il s’appelle Luc, c’est un père de famille, divorcé. Il a une carrure d’ours rassurant, imposant et bienveillant.
On commence à se fréquenter d’abord pour le sexe, puis peu à peu on commence à se faire des restos et des cinés.
Il est très affectueux envers moi et me surnomme son « p’tit chou ». J’adore sa façon de faire l’amour très sensuelle. Manque de chances, la capote le fait débander. Un jour, il me prend sans préservatif et jouit en moi. Je me sens coupable car je n’ai pas encore abordé le sujet du VIH avec lui.
Le lendemain, un peu par lâcheté (et par peur du rejet), je décide de lui écrire un long e-mail pour lui expliquer que je suis séropo. Il me répond par SMS : « Tout va bien p’tit chou, j’ai juste envie de te serrer dans mes bras.» Je fonds.
Mais très vite, cette relation me frustre. Luc est très pris par son travail et ses filles dont il a la garde principale. Il vit au fin fond du 95, à une heure trente de Noisy-le-Grand. C’est quelqu’un d’assez casanier aussi alors que j’aime sortir sur Paris, aller à des expos, des concerts, etc.
On vit en décalage et on a du mal à trouver du temps pour se voir. De plus, à l’époque, il fréquente un autre mec avec qui il me dit que ça ne marche plus, mais il n’ose pas le quitter pour ne pas le blesser.
J’ai du mal à me projeter dans cette relation et pourtant sa présence me fait du bien.
Fred Colby 