Dates importantes dans la lutte contre le VIH/sida (histoire médicale, associative, militante et culturelle de l’épidémie).
Sources : Remaides, Seronet , Actions Traitements, Catie, cdc.gov, Le Figaro, hiv.gov, Le Journal du sida , Libération, Le Monde, l’Onusida, Radio Canada, Sidaction, Têtu, Transversal, vih.org, Wikipedia, Une histoire de la lutte contre le sida (Michel Bourrelly et Olivier Maurel), Les Combattants du Sida (Christophe Martet), Act Up, une histoire (Didier Lestrade), Aides. Solidaires (Emmanuel Hirsch).
27 janvier : Premier article dans Le Monde.
5 février : Jacques Godfrain, alors député RPR « appelle à l’attention de M le ministre de la Santé, Jack Ralite, » sur l’article paru dans Le Monde. Il demande si, en conséquence, « il n’estime pas nécéssairede développer une campagne publicitaire destinée à informer la jeunesse des dangers de l’homosexualité ».
Février : Prémices à San Francisco du People With Aids Self-Empowerment Movement, né de la rencontre de deux hommes porteurs du syndrome, Bobbi Campbell et Dan Turner. Ils seront à l’origine, avec Bobby Reynolds et Mark Feldman, du
Candlelight Memorial , en 1983, une marche pour « mettre un visage sur la maladie ». Celle-ci a désormais lieu tous les mois de mai, dans plus de 100 pays, coordonnée par le Global Network for People Living with HIV.
Mars : La riposte s’organise en France avec la création du Groupe français de travail sur le sida (GFTS) qui réunit de jeunes médecins comme Willy Rozenbaum, Serge Kernbaum, Odile Picard, Jean-Baptiste Brunet, Jean-Claude Gluckman, David Klatzmann, Jacques Leibowitch, Christine Rouzioux et Françoise Brun-Vézinet ou encore Didier Seux et des représentants-es de la Direction générale de la santé (Élisabeth Bouvet, Claude Weisselberg et Jacques Chaperon). Certains membres de ce groupe publient dans la revue scientifique The Lancet un article concernant la première personne prise en charge par le Dr Willy Rozenbaum. Mobilisée aussi, l’Association des médecins gays qui organise un séminaire sur le sida.
Avril : Création aux Etats-Unis du Kaposi’s Sarcoma Research and Education Foundation, par la suite renommé San Francisco Aids Foundation, pour venir en aide aux personnes souffrant de ce qu’on appelle à l’époque « cancer gay », Grid (gayrelated immunodeficiency), ou AID (Acquired immunodeficiency disease).
Juin: Création à New York du Gay Men’s Health Crisis (GMHC), la première association de lutte contre le sida aux États-Unis… et dans le monde. Elle va servir de modèle à de nombreuses associations créées par la suite, dont le Terrence Higgins Trust de Londres.
Septembre : L’hebdomadaire Gai Pied, principal journal d’informations gay de l’époque, publie son premier article sur le sida. Si le sida commence à marquer les esprits, c’est surtout la dépénalisation de l’homosexualité avec l’abrogation de l’article 332-1 du Code pénal qui frappe l’opinion : la majorité sexuelle, fixée à 15 ans, est désormais identique pour les relations homosexuelles et hétérosexuelles. Grâce aux travaux de l’Institut Pasteur notamment, on commence à comprendre que le virus se transmet par voie sexuelle entre homosexuels, mais aussi entre hétérosexuels-les, par voie sanguine lors de transfusions ou via les coagulants pris par les hémophiles, par échange de seringues, de la mère à l’enfant. On parle de la maladie des « 4H » pour « Homosexuels, Hémophiles, Héroïnomanes, Haïtiens » ; la prévalence est alors très forte dans la communauté haïtienne aux États-Unis.
Aux États-Unis, on utilise pour la première fois le sigle Aids (Acquired immune deficiency syndrome). Une traduction française est proposée par le ministère de la santé canadien : syndrome d’immunodéficience acquise ; qui sera abrégée en l’acronyme : SIDA, puis ensuite sida, lorsque le terme devient un mot commun.
Création du Terrence Higgins Trust, la première association britannique créée en réponse aux problèmes liés au VIH. Elle tient son nom de Terrence Higgins, qui mourut le 4 juillet 1982 au St Thomas’ Hospital, à Londres, des suites du sida. Il a été l’un d’un des premiers à en mourir au Royaume-Uni. À la suite de sa mort, son ami Martyn Butler, et son partenaire Rupert Whitaker s’associèrent pour la création de l’association et prévenir des souffrances de la maladie appelée à l’époque Gay-related immune deficiency (GRID), dont a pu témoigner Terry ; et pour lever des fonds à destination de la recherche.
Décembre : On recense 29 cas de sida en France entre le 31 mars et le 29 décembre. Sortie de la première brochure sur le « safer sexe » à l’initiative d’un groupe activiste gay de San Francisco.
Localisation d’un foyer épidémique dans la région des Grands Lacs, en Afrique
centrale, à partir d’observations faites sur des malades d’origine africaine séjournant dans des hôpitaux de Bruxelles et de Paris.
10 décembre : le CDC publie un rapport sur un cas de transmission à la suite d’une transfusion sanguine.
17 décembre : le CDC publie un rapport sur 22 cas d’immunodéficience inexpliquée et de maladies opportunistes chez des enfants.