Été 2008, nous fêtons nos quatre ans avec Rodrigue, mais le cœur n’y est plus. Pourtant, on a enfin quitté le studio minuscule et insalubre de la rue Marx Dormoy pour emménager dans un grand et beau deux-pièces à Noisy-le-Grand, mais on s’éloigne de plus en plus.
Sexuellement j’ai très envie d’aller voir ailleurs, mais je résiste… Je soupçonne Rodrigue de ne pas se gêner pour s’amuser de son côté. Je me décide à aborder le sujet de l’ouverture du couple. Il est partant, bien sûr. Sauf qu’après quatre ans en couple exclusif, c’est difficile de passer en couple ouvert.
Rodrigue fréquente un garçon et je vois bien que c’est plus qu’un plan cul. Je suis jaloux.
On passe le réveillon du jour de l’An ensemble avec nos amies Nanou et Roxane, mais quelques jours plus tard, en janvier, Rodrigue commence à découcher.
La rupture se fait en douceur, sans clash ni drame. Rodrigue quitte l’appartement pour s’installer avec son nouveau mec.
C’est dur pour moi. Très dur. On était un couple fusionnel. On faisait tout ensemble.
Je me retrouve seul dans mon appart, seul pour faire les courses, seul pour dîner le soir et surtout seul pour dormir. L’impression d’avoir un trou béant dans le ventre.
J’en chiale la nuit.
La solitude est quelque chose de terrible. Bien sûr j’ai mon travail, mes collègues, mes amis, mais ce n’est pas pareil.
Pour m’occuper l’esprit, je m’inscris sur tout un tas de sites de rencontres et je sors beaucoup dans les saunas et bordels.
Parfois je prends des risques, mais je me fais dépister tous les trois mois et le résultat revient toujours négatif. À croire que je suis immunisé contre le VIH !