L’été 2004 est empreint de douceur et de légèreté. Je travaille à l’hôtel le jour et j’enchaîne les plans culs la nuit. Je suis obligé de quitter ma chambre en cité U car bien sûr, je me suis complètement planté aux partiels.
Dans l’urgence, je loue un petit studio aménagé dans un ancien garage rue Marx Dormoy dans le 18e. Mon propriétaire est un marchand de sommeil qui exige trois mois de caution en espèces et refuse les chèques (le loyer doit être payé en espèces chaque mois et en cas de retard il vient frapper aux portes des locataires !).
Il ne loue quasiment qu’à des Asiatiques ainsi qu’à « Mamadou » un sans-papiers d’origine sénégalaise à qui il loue un logement en échange de travaux dans ses logements sept jours sur sept. Ni plus ni moins qu’une forme d’esclavage moderne. Il me dégoûte, mais je me dis que ce n’est que temporaire.
Dimanche 22 août 2004, je m’emmerde à la réception de l’hôtel et entre deux clients je drague sur Caramail. Un mec retient mon attention. Il s’appelle Rodrigue , il a mon âge et a l’air sympa. Je lui propose de me retrouver le soir après mon boulot sur une péniche qui organise une soirée gay hip-hop.
La soirée se passe bien. On se plaît. On danse, on s’emballe et je l’invite à passer la nuit chez moi dans mon petit studio du 18e.
On passe un super moment. Sexuellement ça matche parfaitement. Mais ni lui ni moi n’avons envie d’une histoire sérieuse.
J’ai mal digéré mon histoire avec Omar et surtout j’aime ma liberté. On décide quand même de se revoir car on s’entend bien. On baise plusieurs fois ensemble et c’est de mieux en mieux. Une vraie alchimie, beaucoup de tendresse aussi.
Sans m’en rendre compte, je m’attache à Rodrigue et on ressent le besoin de se voir tous les jours.
Au bout d’un mois, on se rend à l’évidence que notre relation c’est plus que du cul. On décide de se mettre ensemble et Rodrigue s’installe avec moi rue Marx Dormoy.