Séropo, présumé coupable.

Je vais vous expliquer une des choses qui me révolte le plus en tant que personne vivant avec le VIH : les ex qui portent plainte pour transmission (ou tentative de transmission) du VIH. Encore un nouveau cas signalé aujourd’hui en message privé sur Twitter…

Je sais que le sujet est hyper sensible alors j’écarte de suite les trolls qui vont me sortir « et en cas de viol? ». Oui bien sûr qu’une transmission du VIH lors d’un rapport sexuel non consenti c’est grave et c’est pénalement répréhensible.

Ce billet parle de rapports sexuels entre adultes consentants et on va repartir à la base. La responsabilité partagée. Pendant longtemps c’était au seropo de montrer ses résultats et prouver qu’il était « safe ». La donne a changé avec le TasP et la PrEP.

Aujourd’hui la plupart des personnes vivant avec le VIH sont sous traitements donc indétectable donc la justice a reconnu qu’on ne pouvait pas porter plainte contre un.e seropo indétectable pour tentative de transmission du VIH. Merci le TasP.

La transmission du VIH aujourd’hui est due principalement à des personnes qui sont séropositives mais qui l’ignorent. C’est la fameuse épidémie non diagnostiquée qu’on essaie de trouver en multipliant les offres de dépistages et notamment le VIHTEST à Paris et à Nice.

C’est le cas qui m’a été transmis aujourd’hui sur Twitter. Le mec a transmis le VIH à son ex conjoint sans le savoir et sans intention de nuire mais son ex porte plainte et il est convoqué au commissariat.

Quid de la responsabilité partagée dans un rapport sexuel entre adultes consentants?

Je n’en ai jamais voulu à celui qui m’a transmis le VIH. Il ignorait qu’il était séropo et puis même s’il l’avait su, j’étais conscient du risque. Il ne m’a pas violé. J’assume ma part de responsabilité. Dommage pour moi la PrEP n’existait pas en 2009

Et pitié ne me sortez pas cette légende urbaine sur ce méchant séropo qui refuserait de prendre son traitement pour être bien contaminant et qui traînerait dans les backrooms avec une capote trouée ou une capote qu’il retirerait en toute discrétion… Ce personnage a peut-être existé dans les années 80/90 quand on mourrait du sida en France. Aujourd’hui il n’existe pas. C’est une pure invention sérophobe.

Alors morale de l’histoire : si vous êtes séronégatif et que vous faites partie d’un groupe plus exposé au VIH, choisissez l’outil de protection qui vous convient le mieux : capote et/ou PrEP. Mais surtout faites vous dépister tous les 3 mois.

Si un jour le résultat est positif. Ne cherchez pas a tout prix à retrouver qui vous a transmis le VIH avec l’intention de vous venger. Le plus important est de rentrer le plus vite possible dans le soin pour devenir indétectable et casser la chaîne des transmissions.

Si vous avez besoin d’en parler j’ai répertorié pleins d’associations qui peuvent vous aider sur mon site Parcours Positif.

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