Dates importantes dans la lutte contre le VIH/sida (histoire médicale, associative, militante et culturelle de l’épidémie).
Sources : Remaides, Seronet , Actions Traitements, Catie, cdc.gov, Le Figaro, hiv.gov, Le Journal du sida , Libération, Le Monde, l’Onusida, Radio Canada, Sidaction, Têtu, Transversal, vih.org, Wikipedia, Une histoire de la lutte contre le sida (Michel Bourrelly et Olivier Maurel), Les Combattants du Sida (Christophe Martet), Act Up, une histoire (Didier Lestrade), Aides. Solidaires (Emmanuel Hirsch).
Janvier : La Cocq-sida (Coalition des organismes communautaires québécois de lutte contre le sida) est créée. Cette initiative qui soutient et consolide l’action communautaire face à la lutte contre le VIH/sida sur le territoire québécois existe toujours aujourd’hui.
Le Morbidity and mortality weekly report (MMWR) des Centers for Disease Control américains cite, sans affirmer son efficacité, la possibilité d’administrer de l’AZT à des personnels médicaux ayant été exposés à un risque de
contamination par le VIH (dans les 72h suivant l’exposition). Le procédé est appelé PEP (post-exposure prophylaxis), en français PPE (prophylaxie postexposition) ou TPE (traitement post-exposition).
Mars : Les Etats généraux de la séropositivité réunissent les 17 et 18 mars plusieurs centaines de personnes vivant avec le VIH ainsi que leurs proches au Bataclan, à Paris. Un livre blanc, Vivre le sida, sortira en mars 1992.
Démission de Jonathan Mann, directeur du Programme mondial de lutte contre
le sida (Global Program on Aids, GPA) de l’OMS, créé trois ans auparavant. Il en
dénonce la bureaucratisation et l’absence de moyens
Juin : Le premier Rapport d’experts, dirigé par le Pr Jean Dormont est publié. Il vise à définir les modalités de référence en termes de prise en charge des personnes vivant avec le VIH.
Prise en charge à 100 % des soins liés à l’infection par le VIH pour les patients
ayant moins de 350 lymphocytes T CD4 /mm3 (aussi appelés CD4 ou T4), ou
justifiables d’un traitement coûteux.
La 6e conférence internationale sur le sida, qui se déroule à San Francisco du 20 au 24 juin, est boycottée par de nombreuses associations, car les personnes vivant avec le VIH ne sont pas autorisées à entrer sur le territoire américain. À ce sujet, SIDA 90 (renommé le Journal du Sida en octobre 1990) écrit : « En France, ce boycott était soutenu par la quasi-totalité des associations (notamment AIDES, Arcat-sida). […]. Le gouvernement pour sa part, avait décidé de ne pas « se faire représenter » à San Francisco et les douze ministres de la Santé de la Communauté économique européenne (CEE) s’étaient rangés à la position prise par Claude Evin, ministre français de la Santé (…). La plupart des scientifiques interrogés se sont rendus à San Francisco et beaucoup ont fait part publiquement de leur sentiment sur le boycott, l’estimant absurde et inefficace (SIDA 90 n° 17 /18 – Juin/Juillet 1990).
Aout : Création de l’association Solidarité Enfants Sida (Sol En Si) pour aider les familles touchées par le sida
Octobre : Création de l’association Dessine-Moi un mouton.
Lancement du journal Remaides, édité par AIDES.« Pourquoi Remaides ? ». Cette question, Yvon Lemoux, un des trois principaux fondateurs du journal avec René Froidevaux et Philippe Beiso, la posait dès le premier numéro du journal, sorti en octobre 1990. « Aujourd’hui, l’information sida est multiple, complexe, dispersée (…). Quel journal peut prétendre vouloir s’adresser au grand public et surtout aux personnes concernées par l’infection à VIH ? Aucun ! », expliquait-il alors. « Remaides veut être ce rendez-vous de l’information ; l’information vraie, c’est-à-dire celle du quotidien, de la réalité vécue par toutes celles et tous ceux pour qui VIH, sida, traitements signifient quelque chose. Remaides s’adresse en priorité aux personnes atteintes par le VIH (…). Il veut être le lieu d’échanges de tous ceux qui veulent aborder le problème du sida avec objectivité et réalisme (…). Provoquer le débat en luttant contre l’indifférence pour permettre à tous, séropositifs, malades, proches, médecins, d’échanger, de parler ensemble du sida : voilà l’ambition de Remaides.
Novembre : Création de Sida Info Service, créée par l’Agence française de lutte contre le SIDA (AFLS) en partenariat avec AIDES, qui y transfère sa ligne d’appels (PTL).
Décembre : 15 573 cas de sida sont recensés en France
5e conférence international sur le sida et les IST (Infections sexuellement
transmissibles) en Afrique (ICASA). Cette édition a lieu à Kinshasa (RDC) et voit la création de Society for Aids in Africa, dorénavant organisatrice de ces rencontres.
Le projet de Aids action now ! Tie (Treatment Information Exchange) devient le réseau canadien d’info-traitements sida (Catie), un organisme communautaire indépendant.
Côté prévention, le préservatif interne (dit féminin à l’époque) est disponible à la vente aux États-Unis et dans quelques pays européens, mais pas en France.
