1987

Dates importantes dans la lutte contre le VIH/sida (histoire médicale, associative, militante et culturelle de l’épidémie).

Sources : Remaides, Seronet , Actions Traitements, Catie, cdc.gov, Le Figaro, hiv.gov, Le Journal du sida , Libération, Le Monde, l’Onusida, Radio Canada, Sidaction, Têtu, Transversal, vih.org, Wikipedia, Une histoire de la lutte contre le sida (Michel Bourrelly et Olivier Maurel), Les Combattants du Sida (Christophe Martet), Act Up, une histoire (Didier Lestrade), Aides. Solidaires (Emmanuel Hirsch).

Le sida est déclaré grande cause nationale par le président François Mitterrand, une première ! Cette décision politique et symbolique vise à mettre en avant cet enjeu de santé publique au travers de plusieurs événements qui jalonnent l’année.

AIDES ouvre sa première permanence hospitalière et l’association Apparts, une émanation de AIDES inaugure ses premiers appartements de coordination thérapeutique. Ils sont destinés aux personnes vivant avec le VIH, tout particulièrement celles dont la situation est la plus précaire. Le dépistage à l’insu des personnes est interdit.

Janvier : Durant l’année 1987, la politique dite de réduction des risques destinée à prévenir l’épidémie de sida chez les usagers de drogue par voie intraveineuse se généralise en Grande-Bretagne : distribution élargie de seringues, prescription de produits de substitution, mise à disposition de préservatifs, accès élargi au
système sanitaire et collaboration avec les services de police sont les piliers de cette politique.

Février : L’OMS élabore la première stratégie globale de lutte contre le sida, adoptée au mois de mai, et qui deviendra le Programme mondial de lutte contre le SIDA (Global Aids Program), dirigé par Jonathan Mann. Elle publie cette même année une déclaration qui reconnaît l’existence d’un risque de transmission du VIH par l’allaitement, tout en affirmant les bénéfices de l’allaitement maternel et recommandant sa poursuite, quel que soit le statut sérologique des mères, là où il n’existe pas d’alternative sûre et efficace.

Création, par le ministère de la Santé, des onze premiers Centres d’information et de soins de l’immunodéficience humaine (CISIH).

Mars : Autorisation de mise sur les marchés américain puis français de l’AZT, première molécule visant à ralentir la réplication du VIH dans l’organisme.

Jean-Florian Mettetal et Frédéric Edelmann, ainsi que d’autres bénévoles et fondateurs de Aides, quittent cette dernière pour rejoindre Arcat-sida, dont l’activité s’orientera dès lors vers la diffusion d’outils d’information, la lutte pour l’amélioration de la prise en charge et le soutien social aux malades les plus démunis.

Ronald Reagan et Jacques Chirac mettent un terme (provisoire) à la « querelle » scientifique Gallo/Montagnier sur la découverte du VIH par un « accord », mais il faudra attendre 1994 pour que les autorités américaines reconnaissent enfin que la découverte du VIH est bien française.

12 mars : Lancement d’Act-Up New York à l’initiative de Larry Kramer, une première manifestation est organisée à Wall Street, le 24 mars. L’auteur milite contre le VIH depuis
plusieurs années déjà, au sein de Gay men’s health crisis, qu’il quitte pour cofonder Act Up, dédiée à informer, à sensibiliser et à obtenir des traitements contre le VIH. L’organisation emprunte son emblématique triangle rose à un groupe d’artistes américains eux aussi mobilisés contre le sida.

Avril : Diana, la Princesse de Galles, rend visite à des malades. Elle est photographiée en train de toucher une personne vivant avec le VIH hospitalisée ; grand retentissement médiatique.

06 mai : Jean-Marie Le Pen, le leader d’extrême droite est à L’heure de vérité, la grande émission politique d’Antenne 2. Il y parle des personnes atteintes qu’il propose d’appeler « sidaïques » et d’enfermer dans des « sidatoriums »

Mai : « Le sida, il ne passera pas par moi ». C’est l’une des campagnes de lutte contre le sida françaises qui reste dans les esprits, sans doute du fait de son slogan, qui a durablement marqué. On la doit au comité français d’éducation pour la santé (CFES, devenu Inpes, puis Santé publique France). En conférence de presse, Michèle Barzach, la ministre déléguée chargée de la Santé, explique : « Il faut que chacun sache qu’il est concerné et en particulier parmi les jeunes… il faut se protéger soi-même, mais également protéger l’autre et le reconnaître. Seul un effort individuel permettra d’éviter les réactions passionnelles dictées par la peur de la contagion ».

Michèle Barzach signe le décret autorisant la vente libre de seringues dans les pharmacies. Il avait été bloqué l’année précédente, à la veille des élections législatives. Cette mesure, prise à l’origine pour un an, est prorogée en août 1988 par Claude Evin.

Le texte Treatment Investigational New Drugs (IND) adopté aux Etats-Unis à l’initiative de la Food and Drug Administration (FDA), prévoit la possibilité pour les laboratoires pharmaceutiques de commercialiser des molécules qui s’annoncent prometteuses, dans l’attente d’une autorisation de mise sur le marché définitive.

Juin : Le gouvernement français présente son Plan national de lutte contre le sida. Il porte sur quatre points : la prévention, les soins, la recherche et la coopération internationale.

Création officielle du Names project, appelé en France le Patchwork des noms. En 1985, à San Francisco, au cours d’une marche aux flambeaux organisée par des homosexuels, certains manifestants écrivent sur des feuilles blanches les noms de personnes mortes du sida et les collent sur les murs de la ville. Le journaliste et militant Cleve Jones fabriquera un an plus tard le premier panneau en tissu, de la taille d’une tombe, à la mémoire d’un de ses amis. Le patchwork initial de plusieurs panneaux sera exposé pour la première fois à Washington le 11 octobre 1987, lors d’une marche pour les droits des personnes gay et lesbiennes.

1er juin : La troisième conférence internationale sur le sida est organisée à Washington. À cette occasion, une organisation non gouvernementale de lutte contre le sida, AIDS Project (Los Angeles) prend pour la première fois la parole en séance plénière. De son côté, le président Ronald Reagan profite de la tribune pour appeler à des « tests systématiques » de dépistage du VIH. « Il est temps que nous sachions exactement ce à quoi nous sommes confrontés », explique-t-il alors.

Les communautés concernées se mobilisent également, notamment en Afrique, à l’instar de l’Organisation ougandaise d’aide aux malades du sida (Taso) ou de la création du Réseau international d’entraide et de lutte contre le sida (Icaso).

Septembre : Première consultation en France de dépistage anonyme et gratuite, ouverte par Médecins du monde.

Octobre : Le gouvernment américain interdit l’entrée sur son territoire de voyageurs séropositifs au motif d’inquiétudes pour la santé publique et du coût potentiel pour les services de santé américains.

Novembre : Création de l’ONG ougandaise TASO (The Aids support organisation, Aide aux malades du sida). Elle est fondée par des personnes séropositives et séronégatives, pour apporter un soutien aux personnes infectées et à leurs proches.

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Année suivante : 1988

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