Chapitre 6 : Sexe, mensonge et vidéo

L’année 1992 est le premier grand tournant dans ma petite vie. De nombreux changements ont lieu en peu de temps.

D’abord notre vie familiale évolue. Un logement social nous est attribué dans un immeuble de la cité Mercure, à Miramas. L’immeuble est moche, mais je suis ravi de retrouver mon espace personnel avec ma propre chambre.

Mes parents décident de divorcer, ENFIN ! J’apprends que mon père a une maîtresse et qu’elle habite elle aussi la cité Mercure, dans l’immeuble juste en face… Voilà où il passait ses nuits ces derniers mois…

Mon frère et moi nous restons avec Maman, mais elle est toujours dans sa phase d’alcoolisme aiguë et je la rejette.

Le jour où la juge des familles nous demande avec qui nous préférons vivre, je réponds : « Avec mon père. » C’est un coup dur pour Maman. Un électrochoc. Je pense que c’est ce qui va la pousser à arrêter l’alcool.

Petit à petit, au fil des mois et de son retour à la sobriété, je retrouve ma maman douce, gentille et cultivée que l’alcool avait transformée. Quelque temps plus tard ,nous repassons devant la juge et cette fois nos décidons de rester avec Maman.

La même année, à 11 ans, je vais faire deux découvertes qui vont changer ma vie fondamentalement.

La première, c’est l’éveil de ma sexualité et plus particulièrement de mon homosexualité. Je crois qu’au fond j’ai toujours senti que j’étais différent, plus sensible. Je n’ai jamais aimé le sport, la compétition, les jeux de garçons. J’ai toujours préféré la compagnie des filles.

Cette année-là, mon frère et moi on tombe sur une VHS porno de mon père et c’est le choc ! Je suis tout émoustillé par ce que je vois bien sûr, mais surtout par le sexe de l’homme et immédiatement je me projette dans le rôle de la femme, dans le rôle de la personne pénétrée. C’est très troublant.

Peu après, je commence à me masturber et ces images de bite énorme m’obsèdent. J’essaie de me dire que c’est juste du fantasme et que ça va passer avec le temps. Je me force à penser à des corps de femmes quand je me masturbe. Je n’ai aucun modèle d’homosexualité positive à cette époque. Ni dans mon entourage ni à la télévision. C’est donc naturellement que je rejette cette part en moi.

À la même époque, je fais une découverte musicale qui va changer ma vie. Bien sûr, comme tout le monde, je connaissais Michael Jackson et dans la cour de récré je faisais « Who’s bad » comme tous les gamins, mais ça s’arrêtait là.

En septembre 1992, je tombe sur une émission spéciale MJ sur Antenne 2 présentée par Nagui à l’occasion du passage du Dangerous Tour en France. C’est LA révélation. Plein d’extraits de clips et de concerts défilent devant mes yeux. La fascination est totale, un coup de foudre artistique.

Le mois d’après, j’enregistre sur cassette VHS le concert du Dangerous Tour qui passe sur Canal +. Malheureusement, je rate le début (sa fabuleuse entrée sur scène en mode « grille-pain ») et la fin (le concert dure deux heures dix et ma VHS ne dure que deux heures). Ce concert tronqué va devenir le point de départ de ma passion pour MJ. À défaut de pouvoir m’acheter les albums en CD, je vais regarder cette vidéo en boucle des centaines de fois jusqu’à en user la bande.

Un jour, mon père passe nous voir et il se dispute avec Maman car elle lui reproche de ne pas avoir payé de pension alimentaire depuis des mois. Il est bourré et s’apprête à la frapper. Je prends la défense de Maman et demande à mon père de quitter notre appartement. Dans un geste de rage, il jette à terre ma VHS fétiche du concert et l’écrase avec ses pieds. 

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