En septembre 1997, je fais ma rentrée au lycée Jean Cocteau, à Miramas. Un poète homosexuel, ça ne s’invente pas ! Les années lycée sont des années plutôt heureuses, mais frustrantes.
Je passe beaucoup de temps avec mes amies Paméla et Virginie, mais je rêve d’avoir un petit copain et puis le secret de mon homosexualité me ronge.
À la maison, une dure épreuve nous tombe dessus : à l’été 1998, on diagnostique à Maman un cancer de la gorge. Elle subit un lourd traitement de chimiothérapie et radiothérapie.
Après des mois d’allers-retours à l’hôpital, Maman finit par guérir, mais elle est très affaiblie par cette épreuve. J’ai eu tellement peur de la perdre. On est plus proches et complices que jamais.
En mai 1999, je fête mes 18 ans avec ma première sortie en boîte avec Pamé. J’adore danser, mais l’alcool n’est pas trop mon truc. J’ai été tellement traumatisé par l’alcoolisme de mes parents que quand on me donne mon premier whisky Coca, je pars discrètement le vider aux toilettes.
Bien sûr, ça ne va pas durer et pendant l’été 1999, je me prends mes premières cuites. Je ne sais pas boire, je le fais par mimétisme social, alors je bois jusqu’à me rendre malade et tout vomir.
Pour ne pas qu’on m’embête avec la question des filles, je m’invente une copine fictive qui habiterait dans un village voisin. Je crois qu’au fond, personne n’y croit vraiment, mais les gens me laissent tranquille.
J’ai terriblement envie de sexe. Un soir d’été, alors que je me suis déjà branlé plusieurs fois, je décide d’aller explorer les toilettes publiques près de la gare de Miramas. J’ai entendu dire que la nuit c’était un lieu de drague gay.
J’y vais avec un mélange d’excitation et d’appréhension. Je bande très fort à l’approche des urinoirs. Grosse déception, il n’y a pas un chat. Pourtant, étrangement, cette odeur d’urine m’excite et j’imagine ce qui aurait pu arriver si j’avais croisé un homme… je me branle et je rentre chez moi.
À la même époque, j’apprends par une copine du lycée qu’un de mes voisins de mon âge est gay ! Il s’appelle José , il est portugais et il me plaît beaucoup. Je décide de lui écrire une lettre pour lui dire que moi aussi je suis gay et qu’on pourrait se parler (c’était avant les réseaux sociaux et avant Grindr !).
Je glisse ma missive dans la boîte aux lettres de ses parents en priant pour que sa mère ne l’ouvre pas. Dans la lettre, je lui donne rendez-vous deux jours plus tard chez moi à une heure précise.
Lorsque l’heure fatidique arrive, je suis dans ma chambre, mort de trouille, le cœur qui palpite, les mains qui tremblent…
Tout à coup, quelqu’un frappe à la porte ! Je suis à la fois soulagé et terrifié. Ma mère vient me chercher : « Fred, il y a quelqu’un à la porte qui te demande. » Je le fais rentrer dans ma chambre, on s’assoit sur mon lit comme des ados timides. On finit par s’embrasser. Mon premier vrai baiser avec un garçon. C’est un grand moment pour moi.
Salut je veux t’envoyer un message en privée mais je ne peux pas sur Twitter
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Mon mail : fredlebreton1981@gmail.com
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